Etude prospective des consommations d’eau sur le bassin Seine-Normandie
Etude commandée par
Agence de l'eau Seine-Normandie
Une étude prospective a été lancée en 2017 afin d’envisager la manière dont la consommation en eau du bassin pourrait évoluer, ce afin de nourrir l’élaboration financière du 11ème programme, l’assiette de consommation déterminant le montant global des redevances assainissement et modernisation des réseaux de collecte. En effet la baisse tendancielle de la consommation d’environ 1% par an observée cette dernière décennie sur le bassin et plus largement en France s’est tassée et a laissé place à une stabilisation en 2014 et 2015. L’objectif de l’étude était donc de déterminer si cette stabilisation devait être considérée comme conjoncturelle ou structurelle, pour établir les prévisions du 11ème programme.
Ces études se basent sur des recherches bibliographiques et des entretiens.
Pour les consommations domestiques, les tendances futures devraient impacter diversement les consommations :
• l’évolution démographique et l’augmentation du nombre de ménages devraient toujours pousser l'assiette globale de consommation à la hausse (la hausse de la population d’ici 2030 est estimée entre 2 et 8% selon le scénario de l’INSEE pris en référence)
• à l’inverse, l’évolution des équipements utilisés (douches plutôt que baignoires, lave-linges et lave-vaisselles, principalement) devrait se poursuivre et conduire à une baisse de la consommation, jusqu’à 10% d’ici 2030.
Trois scénarios prospectifs ont été construits, à partir de niveaux différents des facteurs induisant une hausse de consommation et de ceux induisant une baisse :
• un scénario haut reposant sur une hausse maximale de la population et un arrêt des économies liées aux équipements, conduisant à une hausse de 8% des consommations d’ici 2030 ;
• un scénario bas reposant sur une hausse minimale de la population et des économies liées aux équipements prises au niveau maximal, se traduisant par une baisse de 5% des consommations d’ici 2030 ;
• un scénario tendanciel prolongeant la baisse moyenne annuelle entre 2011 et 2014, ce qui conduit à une baisse de 2,5 % d’ici à 2030.
Ces trois scénarios correspondent à un rythme annuel de variation assez faible (une hausse de 8% d’ici 2030 correspond à une hausse annuelle moyenne de +0,4%/an) et les variabilités climatiques induisent une incertitude relativement forte (cf. impact de 3% à la hausse lors de l’année caniculaire de 2003 à Paris) autour des tendances ainsi dessinées. rait utile pour anticiper ces impacts.
Les prélèvements industriels, connaissent une quasi-stagnation depuis 2009, à un niveau proche de 450 Mm3/an. La hausse du nombre de redevables est compensée par la baisse des consommations moyennes Les évolutions futures devraient résulter essentiellement de celle de l’activité industrielle. Les experts consultés tablent sur une baisse des prélèvements allant jusqu’à 5% voire 10% d’ici 2030.
En matière de consommation agricole les prélèvements, très sensibles au climat, sont en moyenne de 114 Mm3/an sur la période 2008-2014, avec des variations de -35% à +70% autour de cette moyenne du fait des conditions météorologiques. Hors variabilité interannuelle, les évolutions futures seront liées aux choix agricoles en matière d’adaptation des pratiques, production et variétés (mise en œuvre de la stratégie d’adaptation du bassin au changement climatique) ou à l’inverse en matière de développement de l’irrigation, et/ou aux volumes disponibles, dans une fourchette de -10% à +9% d’après les scénarios proposés à ce jour. Une étude initiée par l’INRA devrait permettre une prospective plus précise, avec une approche plus régionalisée.