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Données sur la qualité des eaux superficielles

L’agence de l’eau Seine-Normandie met à disposition ses données de suivi de qualité des eaux superficielles

bulles d'eau

Caractérisation des pollutions générées par les activités du Bâtiment

Autres phases

pas d'autre phase

Etude commandée par

Agence de l'eau Seine-Normandie

Réalisée par

Agence de l'eau Seine-Normandie

Contact Agence

Didier LE CARRE - Sarah FEUILLETTE

L'étude des fiches de données sécurité des produits utilisés par l'activité du bâtiment : décapants, nettoyants de façade, peintures, antigraffitis, enduits et mastics, solvants, vernis laques et lasures, algicides et fongicides ont montré la présence de substances dangereuses prioritaires telles que : le tributylétain, le cadmium, le nonylphénol, le trichloroéthylène… . Des substances prioritaires ont également été retrouvées telles que le plomb, le diuron, le nickel et le dichlorométhane. La consommation de dichlorométhane est estimée à 4000 t sur le bassin Seine-Normandie. Quatre substances pertinentes sont présentes dans ces produits : zinc, chrome, xylène et toluène.

Des prélèvements ont été réalisés sur des nettoyages de façade avec ajout de produits acide, argile, sans ajout de produit chimique, par hydrogommage et sur le trempage d'outils de peinture. Ces prélèvements ne sont pas révélateurs de l'activité du bâtiment, ils donnent cependant une idée des polluants que l'on peu retrouver dans ces rejets. Il a été remarqué des concentrations élevées en plomb dans certains échantillons, pouvant provenir des anciennes peintures au plomb et de la pollution qui s'est décollée du support et qui provient des essences au plomb. Des concentrations élevées en zinc ont également été détectées, provenant des oxydes de zinc présents dans les peintures et du zinc provenant du décollement des supports (balcon et balustrades). On remarque également qu'aucun des échantillons n'est biodégradable et ont des toxicités entre 2 et 20 équitox/m3.Ceci peut causer des désordres dans les réseaux et entraîner des dysfonctionnements de stations d'épuration, voire des rejets dans le milieu naturel.

Au niveau des volumes d'eau rejetés, on estime à 20 litres /m² la quantité d'eau rejetée pour les lavages et décapages de façades, sachant qu'une entreprise lave environ 12 000 m² de support par an. Ceci représente environ 90 m3/an /salarié productif (sachant qu'il y a 54 000 salariés ravaleurs sur le bassin). Les eaux rejetées ruissellent avant d'atteindre l'égout ou de s'infiltrer dans le sol.
La règlementation en matière de rejet d'eau est ignorée par les professionnels du bâtiment. Les solutions envisagées sont les suivantes :
- développer l'usage d'un appareil de nettoyage portatif pour le lavage des outils de peinture, qui se branche à l'arrivée d'eau ;
- développer l'usage d'un appareil de nettoyage haute pression, couplé à un aspirateur, qui récupère les effluents et les filtrent avant d'atteindre une cuve de stockage pour eaux usées. Cet appareil évite tout ruissellement d'eau sur les supports ;
- développer un partenariat avec les mairies, qui ont connaissance du lieux des chantiers et qui dispose d'une police des réseaux. L'AESN pourrait avec elles développer des moyens humains et financiers afin de réaliser des prélèvements inopinés sur les chantiers.

560 000 tonnes de déchets dangereux pour l'eau sont générées chaque année sur le bassin Seine-Normandie. Les filières d'accueil sont peu nombreuses :
- déchèteries acceptant les déchets des artisans (souvent en faible quantité et nombreuses contraintes) ;
- déchèteries professionnelles (peu nombreuses sur le bassin) ;
- appel à un prestataire de service (coûts élevés) ;
- retour fournisseur ou opération collective.
Ce manque de filière implique un faible taux de captage : 20 % en 2007 au lieu des 100 % prévu par les plans de gestion des déchets du BTP (du fait de leur dangerosité). Les solutions envisagées sont :
- continuer de développer le maillage existant des déchèteries acceptant les déchets des artisans (40 %d'entre elles n'acceptent pas encore ces déchets) ;
- ouvrir de nouveaux centres, plus adaptés aux gisements générés, telles des déchèteries professionnelles.