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bulles d'eau

Etude d’antibiotiques vétérinaires et humains dans les eaux brutes et traitées du bassin Seine-Normandie - Rapport final

Autres phases

10AEP05 - 11AEP07

Etude commandée par

CIRSEE

Réalisée par

CIRSEE

Contact Agence

Véronique LAHOUSSINE

Le récent arrêté du 17 juillet 2009, relatif aux mesures de prévention ou de limitation des introductions de polluants dans les eaux souterraines, vise à limiter, en plus d'une liste de substances dangereuses, la contamination des eaux souterraines par des substances capables de perturber les fonctions endocriniennes, comme c'est le cas pour un certain nombre de médicaments.

Depuis la prise de conscience de la présence de médicaments dans les eaux au milieu des années 1990, plusieurs travaux ont été réalisés mais ils sont presque exclusivement focalisés sur les médicaments à usage humain. Il existe très peu de données sur les médicaments à usage vétérinaire alors que la France est le principal utilisateur en Europe. Environ 1200 tonnes ont été utilisés en 2004 dont 1179 tonnes d'antibiotiques, 28,5 tonnes de produits anti-parasitaires et 0,7 tonnes d'hormones. Les porcins représentent environ 51 % de l'utilisation de l'ensemble de tous les antibiotiques suivis par les bovins (18 %), volailles (11 %), lapins (10 %), ovins-caprins (3 %), chiens (2,5 %), chats (1,5 %), chevaux (1,4 %) et poissons (0,44 %).

A l'inverse des médicaments à usage humain, les médicaments vétérinaires représentent surtout une problématique de zone rurale plutôt qu’urbaine. Leur présence en amont des grandes agglomérations, lieu privilégié d'implantation des usines de production d'eau potable, est donc probable. Par ailleurs, le fait que les médicaments vétérinaires soient constitués à environ 90 % d'antibiotiques suscite des interrogations quant à la présence de bactéries antibiorésistantes dans les ressources en eau. Certains experts craignent que les bactéries qui ont acquis leur antibiorésistance dans les organismes animaux traités par antibiotiques puissent se répandre dans l'environnement par épandage de lisier et/ou percolation vers les eaux naturelles et contaminer l'homme.

L’étude prévoit de confirmer ou infirmer la présence d'antibiotiques à usage vétérinaire dans les ressources en eau en milieu rural et urbain et de vérifier leur élimination sur différents types de filières de production d'eau potable. L’étude, commencée en 2010 par une revue de la littérature et la mise au point de méthodes d’analyses, s’est poursuivie avec deux campagnes de mesure (hiver et automne) pour la recherche de médicaments vétérinaires et/ou humains dans les eaux naturelles et en cours de traitement sur le bassin Seine-Normandie. Ces campagnes ont porté sur 31 médicaments vétérinaires appartenant essentiellement aux quatre familles suivantes : sulfonamides, quinolones et fluoroquinolones, tétracyclines, macrolides. Les analyses ont été réalisées par HPLC-MS/MS après extraction liquide-solide.

Les sites de prélèvement ont été choisis entre autres en fonction de la densité d’élevage (les plus fortes densités se situant dans les départements de Seine-Maritime, Orne, Manche et Calvados) et de la présence d’usine de production d’eau potable. Ainsi, 27 échantillons d’eaux de surface, 5 échantillons d’eaux souterraines et 10 échantillons d’eaux traitées ont été analysés.

Les conclusions qui se dégagent de ces campagnes de mesure sont les suivantes :
- 24 des 31 composés recherchés ont été retrouvés dans les eaux brutes (EB) et 15 dans les eaux traitées (ET) à l’état de trace,
- les composés majoritaires et les plus ubisquistes comprennent le chlorsulon (antihelminthique de la famille des benzènesulfonamides), certains macrolides (roxythromycine, érythromycine et tylosine), des fluoroquinolones (acide oxolinique, danoflaxine, ciproflaxine), certains sulfonamides (surtout le sulfaméthoxazole),
- certains antibiotiques peuvent être détectés en concentrations élevées mais ponctuelles (amprolium),
- des antibiotiques vétérinaires ont été détectés, lors des deux campagnes de mesure, dans une eau souterraine située en zone à faible densité d’élevage,
- les effets bénéfiques d’une combinaison “clarification + affinage CAG” ont été observés pour l’élimination des composés médicamenteux mais uniquement pour une clarification avec décanteur et non avec flottateur,
- le couplage ozone-CAG et la chloration s’avèrent peu efficaces, en particulier la danofloxacine et la marbofloxacine semblent bien résister au traitement,
- L’ozone seule révèle une excellente efficacité pour détruire l’amprolium,
- la seule technique qui pourrait garantir la quasi-absence de médicaments vétérinaires et humains dans l’eau potable semblerait être l’osmose inverse ou la nanofiltration,
- L’évaluation des risques liés aux médicaments antibiotiques montre que le risque sanitaire pour des personnes qui consomment une eau traitée contenant des résidus d’antibiotiques peut être considéré comme négligeable ou acceptable.