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bulles d'eau

munitions chimiques et gaz de combat : présence dans la ressource, comportement dans les filières de traitement - Phase 1

Autres phases

14AEP12

Etude commandée par

CIRSEE

Réalisée par

CIRSEE

Contact Agence

Véronique LAHOUSSINE

Des pollutions d'eau souterraine par des résidus de munitions ont été détectées récemment dans des zones où ont eu lieu les grandes batailles de la première et seconde guerre mondiale. Les composés retrouvés sont les perchlorates (explosif utilisé dans les munitions, missiles et fusées). Ces perchlorates sont probablement accompagnés d'autres composés organiques toxiques tels que les dérivés du TNT (trinitrotoluène) dont certains sont classés CMR (Cancérigènes, Mutagènes, Reprotoxiques). Le bassin Seine-Normandie fait partie des lieux de conflits avec les batailles de l'Aisne, de la Marne, de Champagne pendant la première guerre mondiale et la bataille de Normandie pendant la seconde guerre mondiale. L’aquifère près Laon (Aisne), actuellement exploité pour l’alimentation en eau potable, est près d'un dépôt de munitions ayant servi à la bataille du Chemin des Dames.

L'objectif de ce projet est de vérifier si les explosifs (et dérivés) et gaz de combat, stockés ou disséminés sur les champs de bataille, n'auraient pas eu le temps de rejoindre les ressources en eaux souterraines et si tel est le cas, vérifier si ces composés sont bien éliminés par les filières de production d'eau potable.

La première phase de l'étude réalisée en 2014 a été consacrée à un état de l'art qui a abouti à un inventaire des différents types de munitions utilisées au cours des deux conflits mondiaux. Cet inventaire contient des informations sur la toxicité, l'occurrence et la mobilité dans l'environnement de ces produits chimiques.

Les produits nitrosés, les chlorates, les perchlorates et les gaz de combat (phosgène, gaz moutarde...) ont été très utilisés lors de la 1ère guerre mondiale et les explosifs de type RDX (cyclotriméthylènetrinitramine) et TNT l'ont été au cours de la seconde guerre mondiale. Les explosifs retrouvés en quantité les plus importantes dans les sols contaminés sont le TNT, RDX et HMX. Le TNT est fortement adsorbé par le sol tandis que le RDX est moins retenu et donc capable de migrer plus facilement et plus loin dans les eaux souterraines. L’USESA a établi une valeur guide de 1 µg/L pour le TNT dans l’eau potable, de 2 µg/L pour le RDX, et de 400 µg/L pour le HMX.

Une cartographie des sites bombardés et des lieux de stockage de munitions (anciens ou actuels) a été établie pour le bassin Seine-Normandie. Suite à la guerre 14-18, treize départements furent classés en zone rouge en 1919 (zone complètement dévastée) parmi lesquels des départements du bassin Seine-Normandie : Aisne, Oise, Seine-et-Marne et Marne. Des villes importantes comme Laon, Soissons et Reims se sont retrouvées pratiquement sur une ligne de front. Pour la seconde guerre mondiale, c’est la Normandie qui fut fortement touchée par les bombes lors de la libération. Parmi les villes totalement détruites ou fortement endommagées par les bombardements aériens, il y a : Caen, Le Havre, Rouen, Falaise, Lisieux, Alençon, Argentan, Saint-Lô, Saint-Hilaire-du-Harcouët, Flers, Domfront, Vire et Coutances. D’autres villes furent aussi bombardées comme Etampes, Boulogne-Billancourt, la forêt de Cassan à L’Isle-Adam, Noyon, Méru, Creil, Trappes. Une autre source potentielle de contamination sont les industries pyrotechniques (Yvelines, Val-d’Oise, Val-de-Marne, Hauts-de-Seine, Essonne, Seine-et-Marne, Seine-Maritime, Nièvre, Yonne, Côte d’Or, Marne, Loiret, Eure, Calvados, Aisne).

Pour éliminer ces munitions chimiques dans l’eau destinée à la consommation humaine, l’adsorption sur charbon actif et l’oxydation avancée sont, selon la littérature, les voies les plus adaptées

La première phase de l'étude a aussi été consacrée au développement et à la validation de la méthode d'analyse des composés nitrés (17 composés).

La seconde phase de l'étude sera axée sur la mise au point d'une méthode d'analyse pour les dérivés d'acides méthylphosphoniques provenant de la décomposition des gaz de combat phosphorés et pour les gaz de combat volatils puis une campagne d'analyse sera réalisée sur une vingtaine de sites du bassin Seine-Normandie sélectionnés à partir de cette première phase de l'étude.