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bulles d'eau

Protection des captages par l'amélioration des pratiques agricoles

Autres phases

pas d'autre phase

Etude commandée par

Agence de l'eau Seine-Normandie

Réalisée par

Agence de l'eau Seine-Normandie

Contact Agence

Sarah FEUILLETTE

Pour comprendre les implications concrètes de l'amélioration des pratiques agricoles vers un plus grand respect de l'environnement, l'expertise s'est faite au plus près du terrain, à la rencontre des agriculteurs présents sur le champ captant de Flins Aubergenville. L'étude s'est déroulée en deux phases : un premier entretien de prise de contact permettant de connaître l'agriculteur, son exploitation et ses pratiques agricoles ; puis un second entretien fondé sur des scénarios d'évolution des pratiques et de l'exploitation, intégrant les futures contraintes réglementaires (Grenelle de l'Environnement, Union européenne). L'objectif est de comparer la culture du blé en conventionnel et en bio en termes d'efficacité économique, de faisabilité technique et de représentations sociales.

A l'issue des entretiens, il a été possible de dégager la marge brute de la culture du blé pour 2007. En moyenne, la marge brute en bio est inférieure d'environ 30 €/ha (3 %) à celle conventionnelle dont l’ordre de grandeur est de 1100 €/ha, ce qui n'est pas significatif. L'analyse et la comparaison des comptes d'exploitations biologiques et conventionnelle montrent que l'agriculture biologique est non seulement viable économiquement, mais aussi compétitive sur le terrain de Flins Aubergenville.

L'appréhension socioculturelle de l'agriculture biologique par les agriculteurs du secteur est négative. La pensée paradigmatique d'après-guerre d'une agriculture nourricière nécessitant la recherche de toujours plus de rendements reste très présente aujourd'hui. La protection de la ressource en eau par l'adoption de pratiques agricoles plus respectueuses de l'environnement s'inscrit donc dans un contexte difficile, caractérisé par la réticence des agriculteurs au changement. Les premiers arguments mentionnés par les agriculteurs en défaveur du bio sont les moindres rendements et la vulnérabilité face aux aléas.

Une très grande majorité des exploitations du secteur de Flins Aubergenville est consacrée aux cultures céréalières. De par leur grande taille, elles s'adaptent mal aux systèmes d'exploitation biologiques. Le parcellaire du secteur d'étude se caractérise également par un fort morcellement défavorable à l'installation ou à la conversion en bio en raison de l'enchevêtrement des parcelles et donc de la dissémination des intrants chimiques. D'autre part, la filière en amont a besoin d'être organisée : l'incertitude pèse sur l'approvisionnement et les coûts des engrais organiques. Il est nécessaire de développer un circuit court via des systèmes de subvention et d'incitation à la production locale d'engrais organiques (fientes de poules via l'élevage, purin d'ortie, filière de compost de déchets verts à organiser par la commune).

L'étude identifie des moments-clés favorisant la conversion au bio : le renouvellement des générations d'agriculteurs et la transmission d'exploitation, le remplacement du matériel, ainsi que les années économiquement difficiles caractérisées par l'effondrement des cours conventionnels. Un accompagnement pendant ces moments-clés peut être efficace et nécessite une grande réactivité des politiques et institutions concernées. Pour cela, la gestion du foncier agricole doit être plus transparente et se faire en concertation avec les différents acteurs impliqués :la SAFER et le Conseil régional via l'Agence régionale des espaces verts, mais aussi Agence de l'eau, le GAB (Groupement des Agriculteurs Biologiques) et les associations environnementales locales, les propriétaires et exploitants des puits de captage situés sur les exploitations.